Le constructeur allemand jette l’éponge : l’Audi RS3, sa compacte sportive de 400 ch, ne sera pas renouvelée. La faute au très gros malus qu’elle subit. Un petit tour à son volant s’impose en guise de faire-part de décès.

Essai Audi RS3 : l’auto ne sera pas renouvelée

C’est un dinausore en voie d’extinction. Une auto comme il n’y en a plus guère et comme, bientôt, il n’y en aura plus du tout. D’ailleurs Audi a prévenu en commercialisant sa nouvelle RS3 il y a quelques mois : c’est fini, elle ne sera pas renouvelée. Alors, ne serait-ce que pour en garder le souvenir, pour pouvoir raconter aux générations futures ce qu’était une compacte sportive au début du XXIe siècle, il fallait, une toute dernière fois, en prendre le volant.

Un volant qui ne change pas fondamentalement de celui qui équipe toutes les Audi A3 classiques. Un truc à papa bon chic bon genre, une auto bien fabriquée, dans une deutsche qualität qui se paie cher. Plus cher en tous cas qu’une Volkswagen Golf (quoique) ou une Seat Leon qui sont strictement identiques. Mais laissons là ces considérations économico-germaniques. Car la RSR3 est d’un autre calibre. Suffit de la regarder pour comprendre. A l’avant, les prises d’air, les grilles agressives sont partout. A l’arrière, c’est pareil. L’A3 basique, s’est élargie dans cette version musclée et s’est écrasée au sol. Pour quoi faire ? La réponse est sous le capot.

Essai Audi RS3

C’est là que se cache la pièce maitresse, le truc d’un autre temps. Ce bon vieux cinq cylindres de 2,5 l et son copain, un gros turbo. Les deux compères avancent les chiffres : 400 ch, 500 Nm de couple, un 0/100 km/h en 3,8s et une pointe à 290 km/h. Pour faire passer ces gros chiffres au sol, et ne pas envoyer Charlotte au volant dans le premier bosquet venu, il fallait bien en passer par quatre roues motrices. Mais on entend le chœur des spécialistes de la génération précédente de cettre RS3 pleurer en maudissant les anneaux « elle sous vire comme c’est pas permis ». Désolée les rabats-joie, mais c’est fini. La nouvelle mouture est scotchée au parquet grâce à sa nouvelle suspension, et surtout, grâce à son différentiel actif collé sur le train arrière. Alors, on en a fini des jérémiades ? On peut enfin mettre le contact ?

On ne va pas s’en priver et on enfonce directement la touche RS, celle qui libére l’échappement et les chevaux. On n’oublie pas au passage d’enfoncer l’accélérateur, juste pour entendre la mélodie du cinq cylindres et profiter de son exceptionnelle poussée. La compacte se projette et nous on saute sur les palettes pour égrèner les sept rapports, avant d’en tomber un ou deux pour qu’elle puisse se tasser sur ses freins, et de repartir en enchaînant toujours et encore une danse qui la fait virevolter d’un appui à l’autre sans que jamais elle ne soit déstabilisée. 

Audi RS3 : douce et facile aussi pour le quotidien

On se fatiguera bien avant elle, et quand vient l’heure des courses au supermarché et des enfants à récupérer, on appuie sur la touche « confort ». La RSR3 se métamorphose alors en une compacte douce et facile et si ce n’est son look un poil trop inutilement agressif, on jurerait devant un agent de police qu’on conduit un déplacoir juste bon à trimbaler les bambins et leur Nutella. Cette polyvalence, c’est l’autre secret de cette diablesse en costume de bonne ménagère.

Essai Audi RS3

Hélas, la diablesse se paie au prix très très très fort. Car aux près de 80 000 euros qu’il faudra débourser pour se l’offrir correctement optionnée, il convient de reajouter plus de 20 000 euros de malus écolo. Vous vous demandiez pourquoi Audi a décidé de jeter l’éponge et de ne pas renouveler son modèle fétiche ? La réponse tient en six chiffres : plus de 100 000 euros pour une compacte, fusse t-elle la meilleure du marché, c’est beaucoup.

Essai Audi RS3