Depuis 2018, ça ne progresse pas. L’industrie automobile peine à se féminiser selon une étude réalisée par le cabinet Roland Berger pour l’association Wave dévoilée ce lundi 29 avril 2024. Femme et voiture : une alliance loin de rimer avec futur.
Les femmes dans l’automobile : loin d’atteindre la mixité
Les chiffres parlent d’eux mêmes. Dans l’industrie automobile, le taux de féminisation plafonne à 32 % en 2023 contre 30 % en 2018. Et dans le secteur de la vente et de la réparation (filière services), les femmes représentent 22 % seulement. Des résultats évidemment liés au manque d’étudiantes dans les filières spécialisés.
En 6 ans, la hausse des femmes dans l’industrie automobile n’est donc que de deux tout petits points. Par contraste, et alors que les femmes représentent 51,6 % dans la population française, les politiques de mixité menées par les différents gouvernements ont porté leurs fruits. Les quotas de parité institués au plus haut niveau fonctionnent jusque dans les conseils d’administration. Dans le tertiaire, les femmes représentent même 57 % des effectifs. Pas dans l’automobile, alors qu’elles sont 51,6 % dans la population française.
22 % de femmes seulement dans les services dédiés à la voiture
Dans la location, la réparation ou la vente, les filles représentent 22% en moyenne. Et ce n’est pas lié aux charges trop lourdes à porter car même la location courte durée n’emploie que 14% de femmes. Idem dans le commerce automobile, alors que les femmes sont des clientes presque à la même hauteur que les hommes, elles ne sont que 21 % à y travailler. Etrangement, c’est dans la vente et la réparation de vélos et de motos que les femmes sont les plus nombreuses, avec un taux de féminisation de 49 %.
Comment féminiser l’automobile ?
Les 50 entreprises interrogées par l’étude Wave X Roland Berger avouent n’être que 28% à consacrer un budget à la mixité. Mais la réelle difficulté à recruter des filles provient des filières automobiles comme l’ESTACA qui sont désertés pas ces dernières (8% de femmes inscrites seulement). Autre taux qui vient éclairer cette pénurie de femmes dans l’automobile : 98% de garçons sont inscrits à l’ensemble des formations auto, de l’enseignement supérieur au CAP et BEP. Le meilleur taux de féminisation apparaissant dans des fonctions plus administratives avec des femmes issues d’autres filières de formation.
Alors comment changer la donne et convaincre les filles que la filière automobile est faite pour elles ? Sûrement en améliorant l’image de cet univers encore largement testostéroné et en valorisant les salariées du secteur.