Le néo-rétro dans l’auto est-elle une stratégie payante ? Renault a en tout cas décidé de faire vibrer notre corde nostalgique en relançant un modèle phare des seventies : la Renault 5. Mais attention. La recette ne fonctionne pas à tous les coups…
Près d’un demi siècle après sa naissance, la Renault 5 renaît de ses cendres, mais avec un look néo-rétro et propulsé par un moteur électrique. Rien d’inédit, même pas la batterie car une version wattée, restée certes confidentielle (100 ex), existait déjà à l’époque.

Renault fait vibrer la corde nostalgique en surfant sur la mode des grands-mères « in ». Si le concept-car de la R5 ressuscitée n’a quasiment rien à voir avec l’ancienne avec ses trois clins d’oeil appuyés (optiques carrées, feux verticaux et logo décalé), la mayonnaise prend. La petite auto néo-rétro sature les réseaux sociaux de likes et de « Oh ! et de Ah ! » qui traduisent un émerveillement et un plaisir gourmand avoués.

Pourquoi le néo-rétro nous fait-il tant vibrer ?
Se retrouver nez à nez avec une Dauphine ou une 4L se serait pas pour nous déplaire… Pourquoi ? Autant impulsée par les hommes que par les femmes, la mode néo-rétro automobile fait des ravages. Les conductrices se voient au volant de vieilles Fiat 500 ou de Mini Cooper. Les hommes se projettent plus dans une GTI… Le côté mignon, artistique et suranné fait fondre les femmes. Tandis que les hommes plongent volontiers dans le mythe sportif.
La formule néo-rétro, ça marche parce que ça renvoie au trente glorieuses. Au temps où tout allait bien. Un temps symbolisé par la bagnole et à l’enfance des acheteurs.
Parmi les plus connues des autos néo-rétro remises au goût du jour, la Coccinelle, qui a été la première à retrouver un second souffle, dès les années 1990, avec la New Bettle vendue à plus d’un million d’exemplaires. Et la recette Néo-Rétro a fonctionné à merveille avant la Beetle apparue en 2011 : cette nouvelle génération a connu un succès aussi éclatant que son aïeule née en 1938.

Un succès ne meurt jamais : c’est aussi la morale de l’Histoire de la Mini. Carton dans les années 60-70, la Mini a ressurgi du néant pour devenir un véritable phénomène de mode. Icône des milieux branchés et des femmes, elle fait toujours craquer, malgré ses tarifs toujours élitistes.

Renault 5 ressuscitée : réussira-t-elle ?
Proposer une auto telle que la Renault 5 en période de pandémie tombe encore plus à pic : au XXIème siècle et alors que tout le monde souffre des effets pervers du confinement et du Coronavirus, les consommateurs sont en quête de réassurance et aiment retrouver des voitures qui ont fait leurs preuves. Or, la R5, c’est 5,5 millions d’exemplaires vendus, la première génération vitesses au volant puis au plancher et le premier segment B. Son successeur : la Supercinq.
Luca De Meo, en pleine Renaulution (qui vise notamment à lancer dix autos électriques d’ici 2025), essaie de refaire le coup du revival de la Fiat 500, un ancien modèle réédité 50 ans après sa sortie initiale. Surnommée en son temps le « pot de yaourt », la 500 n’est pas en reste : de 2007 à aujourd’hui, plus de 2 millions et 110 000 Fiat 500 ont été produites, ce qui représente plus de 6 millions si on les ajoute à l’originale, construite de 1957 à 1977, pour devenir l’un des modèles Fiat les plus vendus de tous les temps. C’est tout le mal que souhaite le patron Italien à son nouveau navire du Losange en tentant d’utiliser la même recette.

Mais cette R5 sera 100% électrique et c’est là que sa réussite relève de la gageure : la version de série annoncée pour 2023 à un prix raisonnable de 20 000 euros, va tenter de rapprocher les « wattures » du commun des mortels… en balayant peut-être au passage le best-seller européen Renault Zoé.
Le Volkswagen Combi de retour en électrique lui aussi
Les aficionados du Volkswagen Combi seront ravis d’apprendre son retour dans la gamme en 2023. Le mythique fourgon (concept ID Buzz), fera son grand retour avec, comme la R5, une motorisation 100% électrique.
Revival : deux réussites en demi teinte
Mais la recette néo-rétro, parfois, ne fonctionne pas. Le seul « revival » français, l’Alpine A110 n’a malheureusement pas confirmé dans le temps le succès du début. Le temps nous dira s’il s’agit d’un vide ou non. Idem pour VW qui entendait redonner vie à la New Beetle et qui sera un demi échec commercial au regard de l’engouement rencontré au départ, des attentes suscitées et des ambitions du constructeur. En 2019, elle a tiré sa révérence au Mexique, dans l’usine où elle était produite, à Puebla.

La vague Néo-rétro a de beaux jours devant elle
Faire du neuf avec du vieux. L’une des recettes les plus classiques du monde de l’automobile. Et cela ne va pas s’arrêter de si tôt : les constructeurs n’ont aucune difficulté à trouver leur inspiration. D’ailleurs, Renault envisage déjà de faire revivre la 4L.