Marre des Audi, BMW et autres Mercedes ? Plus envie d’avoir la même auto que la voisine ? Car le championnat des berlines haut de gamme ressemble souvent à un match de foot ou les Allemands gagnent toujours à la fin. Mais depuis quelques mois, l’alternative existe et avec cette Infiniti Q50S, ce ne sont pas seulement 364ch qui déboulent sur le marché, mais une auto plutôt joueuse, plutôt rageuse, plutôt harmonieuse. Comme si la Japonaise (Infiniti est une filiale de Nissan) était plus latine que nippone. Il suffit d’en faire le tour pour constater le fossé qui sépare cette auto aux angles coupants et agressifs de ses copines germaniques aseptisées. Là ou les leaders jouent la sérénité, cette challengeuse veut s’imposer frimeuse. Même sous son capot torturé, l’Infiniti se la joue gros bras. Son moteur, ou plutôt ses moteurs, un V6 aidé d’un bloc électrique, fournit suffisamment de puissance pour imposer respect et silence aux allemandes. La Q50S démarre sur le velours de ses seules batteries, avant que le moteur thermique ne prenne le relais. Et quand les deux blocs se donnent la main, c’est pour pousser les 1825 kg de l’engin vers de redoutables sommets. Mais si l’auto accélère fort, elle n’en reste pas moins docile et linéaire. Car il ne faut pas se fier à son agressivité, ni à ses prestations théoriques et encore moins à ses grosses palettes situées derrière le volant et qui permettent d’égrener ses sept rapports : la Q50S est une berline rapide, pas une voiture de sport. Un défaut ? Un constat plutôt. Qu’il vaut mieux prendre en compte avant d’entrer trop rapidement dans un virage et de sentir l’arrière de cette grande berline (4,85m) prendre un malin plaisir à vouloir passer à l’avant. Un sous virage qui, si d’aventure il est souhaité par le conducteur, est malheureusement trop vite repris en main par l’armada électronique.

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L’informatisation à foison

Une électronique omniprésente sous le capot, mais aussi dans l’habitacle. C’est simple, on a beau se creuser les méninges, fouiller les catalogues d’option et d’accessoires de toute la planète auto : impossible de trouver un grigri électronique dont elle serait dépourvue. Ses deux écrans superposés affichent l’indispensable et l’inutile. A condition d’entrer dans des sous-menus infinis pour régler la direction variable et entièrement informatisée (une première). Là, on peut se connecter sur Facebook et Twitter. Ici on règle les différents modes de conduite. Ailleurs on accède à toutes les sources audio possibles. Evidemment, mieux vaut prévoir de passer ses vacances d’été dans son auto, à l’arrêt, mode d’emploi en main, pour décoder tous les réglages possibles de l’engin. On exagère, bien sûr, mais les deux écrans tactiles et leurs infinies possibilités sont néanmoins un rien perturbants.

Les grands devront s’asseoir devant

Ce qui l’est tout autant dans ce vaisseau puissant, c’est la taille du coffre et la hauteur sous toit aux places arrières. Batteries obligent, la malle en devient riquiqui. Avec 400l seulement, elle fait moins bien qu’une simple Mégane. Quant à la banquette arrière, si elle est prévue pour trois personnes, qui ne manqueront pas de place aux genoux, ils ne devront pas dépasser 1m70. Attention mesdames : si vous avez convaincu votre famille qu’il fallait absolument s’acheter la nouvelle Infiniti, vous risquer d’encourir le courroux de vos grands ados et de leurs copains lorsqu’ils devront s’y engouffrer cou replié.

L’avaleuse de kilomètres

Reste que, ces petits défauts oubliés, la Q50S est une routière hors paire. Elle a cette capacité rare de faire oublier les kilomètres avalés tout en donnant la sensation de s’être amusé. Et si son tarif est élevé, il faut compter 63 000 euros pour un modèle entièrement équipé, elle sait aussi faire des économies. Même en conduite appuyée, elle ne dépasse jamais les 9l/100kms, ce qui pour son poids, et surtout sa puissance, relève de l’exploit. Et puis, avec ses 139g d’émission de C02, elle ne réclame qu’un tout petit malus de 250 euros. Rare à ce niveau. En plus, petit truc pour les cadres et cadrettes d’entreprise : si leur patron refuse une augmentation, mais consent à leur fournir une voiture de fonction, aucune hésitation. L’Infiniti Q50S est taillée pour eux et elles. Son taux d’émission lui permet de bénéficier d’importantes exonérations.

Infiniti Q50S

Moteur thermique V6 essence + bloc électrique

Puissance combinée : 364 ch

Couple : 546 Nm

Boite automatique 7 rapports

De 53 000 à 63 000 euros