Nombre d’études démontrent que l’électrique pollue autant que le thermique. Sauf que ces enquêtes ne tiennent pas comptent des recherches en matière de batteries et d’infrastructures qui seront opérantes lorsque le marché des autos à watts sera mature. Car la batterie solide pourrait rendre la voiture électrique plus compétitive que n’importe quelle autre motorisation.

Après avoir été adulée, la voilà dézinguée. La voiture électrique est devenue la nouvelle cible des médias et les études fleurissent un peu partout pour nous expliquer que non, pas du tout : l’auto à watts ne serait pas si propre que ça. Un retournement de situation, alors que la Ville de Paris va bannir un jour ou l’autre tout moteur thermique, alors que la France veut en faire autant dans moins de deux décennies, et que nombre d’autres pays. De leur côté, les constructeurs, poussés par les décisions publiques, s’appliquent à lâcher le pétrole. Tout ce petit monde ferait-il fausse route ?

Les chicanes de l’électrique

En fait, certaines de ces études -on ira pas les soupçonner de vouloir défendre le thermique à tout prix, mais presque – oublient purement et simplement de livrer les taux de pollution des autos lorsqu’elles roulent. Elles se contentent de signaler, à juste titre, que la fabrication des batteries, à base de lithium et de métaux rares comme le cobalt est on ne peut plus nocive pour la planète. Le prix du premier ne cesse d’augmenter, il a même triplé en trois ans, quant au second, il a pratiquement doublé en une année. Si le lithium existe en abondance (mais ses ressources ne sont pas infinies), il nécessite beaucoup d’eau pour l’extraire. Le cobalt, lui, est produit aux deux tiers dans une République démocratique du Congo très instable, et dans des conditions totalement inhumaines. De même, les batteries en question ne se recyclent pas, ou très mal. D’autres études, beaucoup plus sérieuses, prennent en compte ces données, en y ajoutant, fort honnêtement, le fait qu’une auto électrique c’est 0 émissions lorsqu’elle roule, alors qu’une thermique évacue en moyenne 110g de C02 à chaque km parcouru. La nuance est de taille.

Des études pour demain réalisées avec les connaissances d’aujourd’hui

Cela étant, le problème de la pollution des voitures électriques aujourd’hui est bien réel. Mais ces études, aussi sérieuses soient-elles, posent un souci. Elles extrapolent vers le futur le fait que la généralisation de l’auto électrique, attendu dans deux décennies, soit pratiquée avec les technologies actuelles, que ce soit au niveau des batteries, comme des infrastructures électriques. Évidemment il ne sera pas possible de fonctionner avec le matériel actuel dans le monde automobile de demain qui compte, bon an mal an, 36 millions de voitures particulières pour notre seul pays. Mais oublier l’évolution technique possible revient à oublier ce qu’il s’est passé en 20 ans dans l’automobile. Une époque ou un moteur essence de 2L développait 120ch. Aujourd’hui, une cylindrée de moitié, en 3 cylindres développe aisément 140ch. Quant à la consommation en carburant des moteurs, elle a diminué de 30%.

Bientôt de la préhistoire

Batterie solide : une solution qui se dessine déjà

Il en sera de même pour les batteries électriques. Et certains modèles du futur apparaissent déjà à l’étape expérimentale. C’est le cas des batteries solides qui pourrait rendre l’auto électrique plus compétitive que n’importe quelle autre motorisation. L’engin contient une électrolyte solide. Ses atouts : une technique, qui consiste à remplacer le solvant qui assurait l’électrolyte par une plaque de verre qui permet de se passer de métaux rares et de réduire le risque d’explosion de la batterie. De plus, adieu les problèmes d’autonomie : cette batterie solide disposera d’une autonomie de plus de 600 km, soit autant qu’un plein de carburant. Quant au temps de recharge, il pourrait être réduit à quelques minutes seulement. Quant à la solution de la plaque de verre, elle garantit le recyclage d’un matériau qui existe déjà. L’autre point noir aujourd’hui, les infrastructures électriques, il peut lui aussi être compensé en partie par des systèmes de stockage chez les particulier comme aux abords des centrales, à la manière d’un réservoir permettant de conserver l’énergie aujourd’hui perdue lorsqu’elle n’est pas immédiatement utilisée. De nombreux industriels, à l’instar d’Elon Musk préparent des projets en ce sens.

La voiture électrique de demain n’est donc pas à jeter avec l’eau du bain des (pauvres) technologies d’aujourd’hui.