C’est une véritable épidémie. Un virus qui contamine tous les types de voitures, de la petite berline au gros break en passant par le monospace. Et comme tout virus, celui si répond à une abréviation. Ce microbe envahissant toute la production automobile s’appelle… SUV. Il est partout ! Toutes les autos se font contaminer. Berlines rehaussées,  compacts métamorphosées, citadines customisées, monospaces transformés : la mode des SUV s’attaque à tous les segments du marché.

Golf alltrack

Les familles ne jurent que par les SUV

Il y a peu d’années encore, le crossover restait confiné à des modèles spécialement conçus. De vrais ou faux 4×4 haut sur pattes. Mais depuis le succès de ce genre de modèle – qui représente aujourd’hui 25% des ventes totales – les autres gammes veulent lui ressembler. Particulièrement les berlines compactes qui, grâce à quelques artifices font tout pour s’en rapprocher. Dernière en date à céder, la Volkswagen Golf débarque ces temps-ci dans une livrée ceinturée de boucliers plastique protecteurs, d’un système 4×4 Haldex et d’une rehausse de 20mm. Ce n’est pas la première Golf à quatre roues motrices, puisque son ancêtre remonte aux années 90, mais celle d’aujourd’hui vise ostensiblement la clientèle familiale qui ne jure plus que par les SUV, puisque cette Alltrack n’est disponible que dans la version break de la Golf. Et comme d’habitude dans la maison VW, elle reprend la plateforme et les motorisations d’autos des autres marques du groupe qui elles aussi veulent se la jouer aventurier.

Les autos standards se transforment en SUV

Skoda de son côté propose une Octavia Scout et Seat dispose d’une Leon X-Perience. Chez Audi, noblesse oblige, il faudra en passer par la plus grande berline A6, toujours dans sa livrée break, pour bénéficier d’une légère rehausse, de boucliers protecteurs et de 4 roues motrices. C’est l’Allroad, qui a d’ailleurs ouvert la voie, il y a quelques années déjà, à ce phénomène. Une voie ou d’autres marques premium se sont aussi engouffrées il y a peu. C’est le cas de Mercedes, qui donne des allures de gentleman farmer à sa compacte Classe A qui devient GLA. Comme Volvo qui maquille sa V40 et la rebaptise Cross Country.

Toutes ces autos sont d’un tarif plutôt élevé et ne sont pas disponibles à moins de 30 000 euros, mêmes les Seat et Skoda. Pourtant ce phénomène de transformation d’autos standards en SUV se démocratise, en s’attaquant à des gammes plus petites. A l’instar d’Opel dont la citadine Adam se met elle aussi au vert depuis quelques mois, avec les mêmes recettes que ses grands frères, hormis les quatre roues motrices, inexistantes sur cette auto.

Cette épidémie semble donc principalement toucher l’Allemagne, mais la France n’est plus épargnée. Après le break Peugeot 508 RXH, c’est au tour du monospace d’être contaminé avec le Renault Espace, cinquième du nom qui se prend lui aussi pour un crossover. Et même la petite C1 Citroën pourrait succomber, puisqu’une version SUV de cette urbaine était présentée au dernier Mondial de l’automobile. Il s’agissait, certes, d’un concept-car. Mais il n’y a pas de prototype sans fumée.