C’est un fléau qui nous pourrit la vie le matin, le soir, à l’heure du goûter comme à celle du déjeuner. Et on a beau prendre sur soi, les mauvais conducteurs c’est pas la joie. Oh, ca va, hein, pas la peine de ricaner et de penser tout haut que depuis qu’elle a fait un temps à Magny-Cours après un stage de pilotage, Charlotteauvolant a pris un tel melon qu’elle ne peut plus passer un casque. Je sais bien qu’ils n’y sont pour rien. Que la bonne conduite requiert des qualités de synchronisation et de vision que tout le monde ne possède pas, un savant mélange de coordination des mouvements doublé d’un sens de l’observation de l’environnement et d’une façon particulière de se projeter dans l’espace. Sans compter quelques stages pratiques pour appliquer tout ça. C’est beaucoup pour une seule femme (ou un seul homme) et c’est même pour ça qu’il n’y a pas 36 Sébastien Loeb. Sauf que tout le monde, ou presque, conduit. Alors on fait quoi ? Je vois que ça ricane beaucoup moins déjà.

Obtention permis de conduire

Dans nos sociétés modernes, on a besoin du permis de conduire

C’est que dans nos sociétés modernes, la bagnole est pratiquement obligatoire. Sauf à être blindé et systématiquement accompagné de son chauffeur. Sauf à vivre dans Paris, et à y travailler aussi. Sinon, on ne bosse pas, on ne sort pas, on ne fait pas ses courses, on claquemure ses gamins. Cette situation explique la facilité (si, si) du permis de conduire à la Française. On n’y apprend pas à conduire, on apprend juste le mode d’emploi d’une voiture. Frein, embrayage, vitesses, cligno, créneau et basta, débrouille-toi. C’est sûr, si le permis voiture était aussi dur que le permis moto, y aurait moins de bobos. Mais vous croyez vraiment que la mamie, ou la jeune fille, l’étudiant boutonneux ou le petit comptable bigleux décrocheraient tous un papier rose ? Évidemment non. Alors, contre mauvaise fortune bon cœur, on fait avec nos piètres conducteurs.

Passer permis de conduire

Permis de conduire sur circuit

Certes, on pourrait améliorer les choses. Apprendre quelques règles de base du freinage, pour voir comment réagissent les pneus sous la pluie. Comprendre les transferts de masse et soigner ses trajectoires. Alors construisons des circuits adaptés, formons les moniteurs. Et puisque les auto-écoles sont trop chères et manquent de compétences, demandons à l’Etat de prendre tout cela en charge. Pardon ? La dette française a dépassé 2 000 milliards d’euros ? Ah bon, vous ne voulez pas payer plus d’impôts ? Dans ce cas, on va tranquillement continuer de traiter tous les conducteurs de noms d’oiseaux. Mais faisons le toutes vitres fermées, puisqu’après tout, ils n’y sont pour rien.