Quatre ans qu’on l’attendait. Quatre longues années sans Mondial de l’auto à Paris. Une éternité pour tout amateur néophyte comme pour tout fan chevronné. Alors pensez donc qu’on comptait les dodos jusqu’à ce 17 octobre, jour inaugural de ce salon sorti de son sommeil telle une belle au bois dormant après une édition 2020 annulée pour cause de Covid.
C’est donc baskets aux pieds qu’on s’est précipité. Et pas à midi, mais dès potron minet, dès l’ouverture vers la porte de Versailles. Mais le sourire s’est effacé et les baskets n’ont servi à rien. Deux malheureux halls, au fond du parc des expos suffisent à accueillir les constructeurs présents. Ceux qui ont fait l’impasse sur ce Mondial étant plus importants que ceux qui ont daigné venir, il serait trop fastidieux de tous les citer. Les visiteurs viennent au salon pour rêver devant des autos qu’ils ne peuvent pas s’offrir et ne croisent pas dans les rues chaque jour ? Ce n’est pas à la Porte de Versailles qu’ils sont comblés. Ferrari, Maserati, et Lamborghini ont dit « non merci ». Porsche, Rolls et Bentley ont décliné. Les grosses cylindrées allemandes (Mercedes, Audi, BMW) se sont fait porter pâles elles aussi.
Mondial de l’auto 2022 : ticket d’entrée à 30 euros
Mais on exagère. Les belles autos italiennes et germaniques sont là. Du moins quelques unes, enfermées dans un enclos bien gardé. Pour qu’elles ne s’échappent pas ? Pour qu’on ne les approche pas sans payer surtout. Car ces très belles autos ont été réunies à l’initiative de Sport Auto et pour les approcher il faut débourser 5 euros en plus du ticket d’entrée fixé à 30 euros (ou 16 euros via le web). L’addition commence à être lourde, même si le supplément exigé pour les supercars est reversé à une œuvre caritative.
Et si ce dernier Mondial
était le dernier Mondial ?
Mais après tout, et armé d’un indécrottable optimisme, on peut se dire que le Mondial c’est la fête à la bagnole coûte que coûte et que les organisateurs comme les marques présentes ont vu la chose en grand en se décarcassant pour présenter une avalanche de nouveautés. Mais pas vraiment. Peugeot expose (alors que Citroën est absent) mais pour voir son concept car Inception, il va falloir attendre quelques semaines puisque le Lion n’a pas daigné le dévoiler au Mondial. Un poil méprisant pour le public. Surtout qu’il était plutôt nombreux à se précipiter vers la porte de Versailles dès l’ouverture du salon.
Car très étonnamment, je n’étais pas seule : les visiteurs qui ont bravé les grèves et les pénuries d’essence étaient plutôt nombreux. Le problème, c’est qu’ils ont peut-être été aussi déçus que moi, de ce qu’ils ont vu, et surtout de ce qu’ils n’ont pas vu. Ils risquent de rentrer chez eux en jurant qu’on ne les y reprendraient plus. Et si ce dernier Mondial était le dernier Mondial ?