Moi qui suis une ancienne adepte de l’auto stop, j’avoue avoir retrouvé beaucoup de plaisir à voyager à l’improviste grâce à Blablacar. Avec Blablacar, le voyage garde son mystère et son lot de surprises : quelles affinités aura-t-on avec les autres passagers ? Que va-t-il se produire ? Mais grâce aux avis et aux notes sur le profil de chaque utilisateur, il n’y a pas de prise de risque inconsidérée. Et c’est pour cela que même lorsque l’on est une fille, ce mode de covoiturage est rassurant.
Aujourd’hui, j’ai rencontré Erika qui m’a raconté son expérience assez incroyable lors de son premier trajet en tant qu’ambassadrice Blablacar. Récit.
Erika : sa première fois derrière un volant Blablacar
C’est un matin de Juillet, place d’Italie. Le quartier devient moins agité et bruyant : l’heure du déjeuner approche. Chanceuse, Erika a trouvé une place près de l’esplanade longeant le centre commercial Italie 2. La peintre-sculptrice qui est venue à la capitale préparer sa prochaine exposition, peut attendre sagement ses passagers à bord de son carrosse. C’est une attente particulière : elle sait qu’elle je ne voyagera pas seule aujourd’hui et cette perspective lui fait du bien à l’âme. En remettant ses mèches blondes en place dans le rétroviseur intérieur, Erika observe trois jeunes femmes rieuses qui tiennent au moins trois sacs de shopping pleins à craquer chacune. Elles s’amusent à effrayer les pigeons en faisant tournoyer leurs emplettes à quelques centimètres d’eux, comme des enfants.

Le premier passager Blablacar déboule
Dans le ciel, pas un nuage. Juste un ciel bleuté enivrant qui lui rappelle l’Afrique du sud où elle a tant joué la baroudeuse avec un chevalet pour peindre ses grandes toiles. Erika entrouve sa fenêtre : son tableau de bord indique 35° et midi pile. Ses deux passagers ne devraient pas tarder à arriver. Elle attrape sa bouteille d’eau dans le vide poche pour couper sa soif et sa faim. Elle n’a rien avalé depuis 7h ce matin. Mais elle la recrache presque : elle est chaude. Erika prépare son trajet sur le GPS : 4h30 de route pour aller jusqu’à Lyon. Elle s’assoupit lorsqu’une jeune femme rousse, en jean basket, toque à la vitre passager d’un sourire qui éclabousse. C’est Laure, sa toute première passagère. Erika la salue et lui fait signe d’ouvrir le coffre. C’est son premier trajet Blablacar au volant. Erika n’a pas encore tous les automatismes.
Une comédienne et un surfer
La peintre descend de sa Mégane et la salue poing contre poing comme cela se fait depuis quelques temps. Les deux jeunes femmes rapidement sourient : c’est la première fois que Laure fait, elle aussi, un trajet en Blablacar. « Avec deux novices, le voyage est prometteur !», s’amuse Erika qui lui propose de prendre place à l’avant. Un jeune homme aux cheveux longs et blonds, tatoué, peau mordorée, style surfer, secoue sa main devant le pare-brise. Erika descend à nouveau pour loger son sac à dos dans le coffre. Il prend place, tout sourire, au milieu, sur la banquette arrière. Le « surfer » comme le surnomme Erika dans sa tête doit avoir une petite vingtaine d’années et, visiblement, il a envie de profiter du voyage pour discuter.

Coup de foudre amical
Tout le monde est en place. Erika lance comme un frisbee son chapeau de paille sur le siège arrière, distribue chewing-gum et boissons. Et démarre la voiture.
A peine s’est-elle embringuée sur le périph que la passagère rousse aux yeux bleus façon Mme Irma, lui affirme deviner quelque chose à son sujet : « Je suis certaine que vous êtes peintre ! ». Erika s’arrête presque sur l’arrêt de bus qu’elle dépasse : elle n’en revient pas. « Comment avez-vous pu deviner ? Quelqu’un vous l’a dit ? Le surfer à l’arrière qui a peut-être vu mon expo à Paris ? ». Le surfer fait non de la tête. « Mais alors, ce n’est pas possible ! C’est mystique. Comment avez-vous deviné ? Ce n’est pas indiqué non plus sur mon profil Blabla ». Laure lui explique qu’elle a simplement deviné en regardant ses yeux, « un regard vert d’artiste ». Le surfer ne moufte pas : les deux jeunes femmes causent maintenant peinture, Nicolas de Staël qu’elles vénèrent toutes deux et compression de César.
Impossible d’arrêter leur échange : « Vous êtes Scorpion vous aussi ? Ascendant scorpion aussi ? Comme moi, c’est incroyable ! ». Le surfer à l’arrière n’en rate pas une miette et a juste le temps de placer que c’est « Super cool » cette façon de voyager en assistant en direct à ce coup de foudre amical. Le panneau Dijon, où doit descendre Laure, apparaît déjà alors que les deux jeunes femmes se trouvent encore mille points et envies communes.
Une amitié durable
Au péage, l’heure est aux adieux. « Comme je suis comédienne, c’est avec plaisir que je ferai une lecture du livre que tu es en train d’écrire », propose Laure à Erika qui a pour projet de publier un recueil sur son œuvre et ses inspirations artistiques. La peintre trouve cette idée fantastique : « et si tu venais passer deux jours chez moi dans mon château, à côté de Lyon ». Laure accepte avec joie l’invitation. Le surfer écarquille les yeux et dit « c’est vraiment génial ». Ce coup de foudre amical qui a eu lieu l’an dernier, a tenu ses promesses : quelques mois plus tard, Laure a déclamé sur scène le texte d’Erika. Et elles se retrouvent encore aujourd’hui régulièrement pour de nouveaux projets créatifs.