Et si le pire ennemi de la voiture autonome n’était pas la défaillance technique ou le bug informatique, mais tout simplement l’automobiliste ? C’est ce que vient de découvrir Waymo, l’équipementier high-tech, filiale de Google, qui est en train de mettre au point un Autopilot, sur lequel il travaille depuis cinq ans.

Ce système de niveau 3, comme on dit dans la Silicon Valley, signifie que la voiture n’est que partiellement autonome. Elle se débrouille seule sur l’autoroute, mais le reste du temps, ou en cas d’urgence, le conducteur doit reprendre la main. Or, lors de tests en Californie, l’auto-Waymo était livrée à elle-même sur une highway. Sauf que son conducteur, un salarié de la maison, en a profité pour piquer un petit roupillon digestif. Résultat : lorsque l’alerte s’est déclenchée, pour lui signifier qu’il devait reprendre les commandes, l’homme à la sieste écourtée n’a pas réagi comme il le fallait et un accident, heureusement sans gravité, s’en est suivi.

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Voiture autonome : elle se débrouille bien mieux sans nous

Branle bas de combat dans la galaxie Google. Et quelques réunions de crise plus tard, John Krafcik, le boss de Waymo a tranché. Il stoppe net la mise au point de la voiture autonome de niveau 3 et passe directement au niveau 4, où la voiture est réellement, et tout le temps, autonome. Car pour lui, « l’intelligence artificielle ne doit prendre le volant que dans un véhicule où l’humain qui embarquerait ne serait que passager, en aucun cas conducteur. » En gros, pas touche à la voiture, elle se débrouille bien mieux sans nous. Sauf que tous les constructeurs de la planète planchent actuellement sur le fameux niveau 3 et sa commercialisation serait imminente. Vont-ils suivre les recommandations de John ? Réponse dans quelques mois. Si tel est le cas, il faudra patienter quelques années de plus pour voir débarquer des autos qui roulent toutes seules. En espérant qu’elles acceptent de prendre à leur bord des passagers bêtement humains.