C’est plus qu’un simple engouement, c’est un emballement. Depuis 2021, les chiffres de ventes des vans et des fourgons aménagés explosent. Une envie de voyager autrement que le prix des engins n’a pas freiné. Explications.
Le Covid n’a pas été une tragédie pour tous. Pas pour les aménageurs de fourgons et de vans, ni pour les construceturs automobiles en tout cas. A la sortie de la pandémie, le secteur des maisons qui roulent a en effet connu une embellie comme jamais. Il stagnait en deça de 85 000 ventes annuelles jusqu’en 2021, et depuis, il dépasse les 93 000 immatriculations neuves. Un nombre qu’il faut multiplier par trois pour les véhicules d’occasion.
Mais d’où vient cet engouement pour des vans qui coûtent cher (entre 50 000 et 100 000 euros pièce) qui sont encombrant et qui consomment, au bas mot, 9 l / 100 km ? Au départ, évidemment, les confinements successifs ont donné des idées aux Français, le pays recordman d’Europe des ventes devant l’Allemagne. Des envies d’ailleurs, d’espace, et d’entre soi, guidées par la peur de la contagion. Un désir qui s’expliquait, bien sûr, à la fin de la pandémie quand le virus sévissait toujours. Mais aujourd’hui, l’engouement continue, car nombre de Français n’ont pas du tout envie de retourner à l’hotel ou de passer l’été dans des locations de vacances. A eux les coins reculés, et la vanlife de se prolonger.
L’an passé, 94 000 visiteurs se sont précipités au salon parisien du véhicule de loisirs et les organisateurs de l’édition 2024, qui se tiendra du 21 au 29 septembre prochain, espèrent récidiver l’exploit et même améliorer le record. Ils ont donc le sourire, et les exposants également, qui multiplient les nouveautés.
Mais ils sont pour la plupart des aménageurs qui achètent des bases de Renault Trafic, Fiat Ducato, ou Citroën Jumpy pour y intégrer des lits et de quoi faire la popote. Sauf que les marques en question ont eux aussi senti le vent favorable de la vanlife, et ils espèrent bien en profiter. Alors, ils font aménager des vans par des équipementiers et les vendent sous leur sigle, dans leur propre réseau. Renault a ouvert le ban avec son Trafic SpaceNomad, tout comme Ford et son transit Custom Nugget. Citroên vient de s’y mettre en proposant un van Hollidays sur la base de son Jumpy et Volkswagen s’est dépéché de ressuciter son ancestral Combi en aménageant sa septième version baptisée California comme il le fait depuis 1988. Mercedes n’est pas en reste avec une nouvelle version de son Marco Polo.C’est donc l’embouteillage au pays du van, puisque une vingtaine d’autres modèles, signés Westfalia, ou Hanroad sont également dispos.
Reste une question : comment expliquer réellement un tel engouement ? Car l’espace à bord d’un van reste mesuré, tout comme son autonomie en eau et en électricité. En plus, il est impossible de s’installer confortablement avec son fourgon, en dépliant un auvent et des accessoires, ailleurs que dans des coins reculés et difficiles d’accès, ou tout simplement dans des campings. La réponse, et la raison de cet emballement pour la vanlife, est évidemment subjective, puisque un simple calcul arithmétique pousserait ses adeptes à se contenter d’une simple voiture et de nuits d’hôtels confortables, et souvent moins chères que le lourd investissement conssenti pour acquérir leur engin. Mais la déraison a ses raisons.