Stellantis en pleine transition : pourquoi le départ de Carlos Tavares change tout
Le départ de Carlos Tavares marque une étape clé dans l’histoire de Stellantis, le quatrième constructeur automobile mondial. Avec ses 14 marques emblématiques comme Peugeot, Fiat ou Jeep, le groupe doit maintenant se réinventer pour affronter les défis qui l’attendent. Mais pourquoi un tel tournant ? Retour sur les tensions internes et externes qui ont précipité ce changement.
Stellantis : un management sous le feu des critiques
Depuis plusieurs mois, les critiques envers Carlos Tavares se multipliaient. Certes, Carlos Tavares, à la tête de Stellantis, a joué un rôle clé dans la transformation du groupe automobile depuis sa création en 2021, suite à la fusion entre PSA et Fiat Chrysler. Visionnaire et pragmatique, il a su rationaliser les opérations, réduire les coûts et optimiser les synergies entre les différentes marques du groupe, tout en maintenant leur identité propre. Grâce à son leadership, Stellantis a pris un virage stratégique vers l’électrification et les technologies innovantes, devenant ainsi un acteur majeur de la mobilité durable. Une réussite qui illustre son sens aiguisé de la stratégie et sa capacité à fédérer des équipes multiculturelles autour d’objectifs ambitieux.
Mais ses méthodes, jugées brutales, ont semé la discorde au sein de Stellantis, de l’ingénierie à la distribution. De nombreux collaborateurs ont quitté le groupe pour rejoindre des concurrents comme Renault, aggravant la situation. Même les concessionnaires, notamment ceux des marques phares comme Citroën et Jeep, exprimaient leur mécontentement face à des marges en baisse et des stocks difficiles à écouler.
Carlos Tavares a démissionné de son poste de directeur général de Stellantis en décembre 2024 en raison de divergences stratégiques avec le conseil d’administration. Ces désaccords portaient sur les priorités opérationnelles et les relations avec les principales parties prenantes, notamment les syndicats et les gouvernements.
- Sous sa direction, Stellantis a connu une baisse significative des ventes, avec une chute de 20 % des volumes et une diminution de 27 % des revenus au troisième trimestre 2024.
- De plus, sa gestion managériale, caractérisée par des licenciements rapides et une pression intense sur les équipes, a créé un climat de peur au sein de l’entreprise, affectant les performances globales.
- Ces facteurs combinés ont conduit à une perte de confiance du conseil d’administration, précipitant son départ.
Quel avenir après Tavares ?
Le conseil d’administration de Stellantis, mené par John Elkann, doit désormais choisir un nouveau capitaine pour ce navire complexe. Parmi les candidats, des noms comme Jean-Philippe Imparato, Maxime Picat ou Olivier François sont évoqués.
Cependant, le groupe doit également répondre à une question stratégique : quelles marques conserver, et quelles marques pourraient être cédées pour assurer la pérennité de Stellantis ?
Les défis de Stellantis : des États-Unis à l’Italie
La situation est critique aux États-Unis, où les ventes de Jeep, Dodge et Chrysler stagnent. En Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni accuse Stellantis de trahir l’industrie automobile locale en multipliant les délocalisations. Ces tensions politiques et commerciales s’ajoutent aux défis internes, notamment la gestion des marques comme DS Automobiles, souvent perçue comme un échec stratégique.
Comment reconstruire après Tavares ?
L’avenir de Stellantis dépendra de la capacité de son prochain dirigeant à relever plusieurs défis :
- Améliorer la qualité des produits pour regagner la confiance des clients.
- Relancer les ventes aux États-Unis, en redynamisant des marques comme Ram ou Jeep.
- Apaiser les tensions politiques en Italie et en France, tout en rassurant les actionnaires sur la rentabilité de Stellantis.
Conclusion : Stellantis peut-il rebondir ?
Malgré les défis colossaux, le géant de l’automobile reste un acteur majeur de l’industrie automobile. La transition post-Tavares est une opportunité pour le groupe de réaffirmer sa place sur la scène internationale. Quel que soit le futur dirigeant, il devra s’appuyer sur les forces du groupe – sa diversité de marques et son expertise industrielle – pour écrire un nouveau chapitre.