Faire un plein d’essence dans une station-service avec ma carte bleue est devenue ma bête noire. Pourquoi ? Sûrement parce que je fais partie des 90 % de français qui n’ont plus une flèche après le 5 du mois. C’est simple : pour ajouter ne serait-ce que quelques litres de mazout lorsqu’il n’y a pas de caissière, il faut un montant minimum de 150 euros sur votre compte. Quand ce n’est pas 200 euros (en ont-ils le droit ?) dans la station Avia que j’ai eu le malheur de fréquenter ce matin, par exemple.

Je vous laisse imaginer les situations ubuesques après 18 heures, quand il n’y a plus personne pour encaisser l’argent dans les stations. Si vous ne vous trouvez pas sur l’autoroute, aucune chance de vous servir si vous n’avez plus assez d’argent sur votre compte. Car le plafond exigé est élevé : il se situe entre 150 euros et 200 euros désormais. Et si votre carte bleue ne permet pas un découvert, l’opération est tout bonnement refusée.

Un système de caution mis en place par les distributeurs

Normalement, la somme du prépaiement retenue sur votre compte est libérée dès que vous raccrochez la pompe. Seul le montant effectif de votre plein est alors débité. L’opération est donc en théorie indolore.

Sauf que ce matin, dans la fameuse station service Avia de mon village, quelle ne fut pas ma surprise de voir mes 200 euros retenus en otage alors que je n’ai mis que 32 euros de carburant. Après trois coups de fil, j’ai eu l’explication : pour se prémunir des fraudes sur les pompes ouvertes 24 h sur 24, les distributeurs ont mis en place un système de caution laissant en suspens 150 euros (voire 200 euros dans mon cas) pendant 48 heures (si ce n’est pas plusieurs semaines). Une pratique commerciale peu scrupuleuse pour les consommateurs que nous sommes.

Que faire si vous êtes victime d’un dysfonctionnement ? « Pour agir, il faut que les consommateurs concernés signalent l’incident à leur banque en précisant la station-service concernée et sa localisation », conseille le GIE CB. De mon côté, c’est fait.