Le prix des voitures ne cesse d’augmenter. Et pourtant personne ne peut s’en passer pour aller bosser. Du moins 7 automobilistes sur 10. La solution : que tout le monde devienne riche, ou que tout le monde devienne chômeur. La première thèse paraissant plus improbable que la seconde.
Acheter une voiture coûte un bras. Et lorsqu’il s’agit de l’utiliser, il faut vendre une jambe. Le pouvoir d’achat est en berne pour cause d’inflation. Le prix des autos a augmenté de 21 % (en moyenne). Le prix de l’essence est au plus haut. Et les tarifs des assurances comme le tarif des pièces et des réparations explosent. Pourquoi ? Explications.

Augmentation du prix des voitures neuves
Le prix des véhicules neufs qui augmente est le résultat d’un mauvais cocktail : celui qui mêle la situation de crise internationale et les pénuries de semi conducteurs et de matières qui touchent l’ensemble de l’industrie automobile mondiale. Mais comme si tous ces ingrédients ne suffisaient pas à cette recette du malheur, les constructeurs rencontrent des difficultés logistiques pour livrer les voitures commandées.
L’électrification augmente les prix des voitures
Les problèmes volant généralement en escadrille, la marche vers le tout électrique, programmé en 2035, fait également flamber les prix. En cause : le prix des batteries. Et pas seulement pour les autos 100% électriques. Les hybrides, première étape vers la totale aux watts, sont également concernées, et pour répondre aux normes actuelles Euro 6D, elles se sont toutes, peu ou prou converties à l’ajout d’une béquille électrique, même légère. C’est le cas de la Fiat Tipo. Lors de son arrivée en 2016, elle s’échangeait moyennant 12 490 euros. Huit ans plus tard, plus propre et hybridée, elle débute à 25 300 euros. Les petites citadines pas chères ? Elles n’existent plus. Impossible de les mettre aux normes. Alors elles disparaissent des catalogues, à l’instar de l’Opel Karl au prix canon de 8 800 euros. Même Dacia a revu ses tarifs à la hausse. Et si le prix d’une Sandero ne dépasse pas 14 700 euros, c’est un répit de courte durée avant qu’une hybridation vienne se greffer à son bon vieux moteur thermique.
Les voitures d’occasion de plus en plus chères
Dans le cas de voitures neuves, c’est la double peine. En plus d’être inabordables, elles sont en plus, indisponibles, puisque la pénurie de matières premières et de semi-conducteurs a allongé les délais de livraison à parfois de plus d’un an. Du coup, le réflexe logique consiste pour l’acheteur à se reporter sur les autos d’occasion. Raté, car tout le monde en fait autant. Résultat : leur prix grimpe lui aussi en flèche. Etant convoitées, elles sont de plus en plus rares. Et tout ce qui est rare est chère.
Des coups d’usage qui explosent
Les automobilistes ont un autre caillou sous l’accélérateur : c’est le budget qu’ils consacrent à leur voiture. Une fois qu’ils se sont ruinés pour l’acheter, l’essence est de loin le poste considéré comme le plus onéreux. Parallèlement, les coûts de l’assurance sont en augmentation (3%). Quant aux pièces de rechange, elles ont pris 30% en dix ans.
Un gros problème, mais aucune solution
Devant cette catastrophe, qui dépasse de très loin la seule filière automobile, personne ne dispose d’une solution viable. Revenir en arrière et s’asseoir sur l’explosion d’émissions de C02 avec un retour des vieilles pétrolettes thermiques basiques ? Personne n’y songe. Aider encore et toujours au travers de subventions les particuliers et les constructeurs pour faire baisser le coup des engins ? C’est une manière de ponctionner un budget d’Etat déjà exangue. Pourtant, selon une étude de l’observatoire Cetelem, 7 français sur dix ont un besoin vital de leur auto, notamment pour le boulot. Le parc automobile vieillit et les voitures hexagonales ont 11 ans en moyenne. Il est temps de les changer avant la panne définitive, mais les Français ne peuvent pas. Comment feront-ils dans un ou deux ans pour aller travailler et pour vivre tout simplement ? Celui qui a les clés de ce problème pourra postuler au prix Nobel d’économie.