Un beau matin, panne sèche. Non pas d’essence. Mais de capacité à conduire seul(e) votre auto. Le lendemain, vous essayez à nouveau de prendre votre carrosse pour aller au boulot ou prendre un verre avec des amis comme cela vous semblait si naturel auparavant. Impossible : rouler vous tétanise. Ce n’est d’ailleurs plus une route qui se profile devant vous mais un océan agité qui vous fait tanguer et perdre pieds. Votre coeur bat très rapidement, vous développez une peur irraisonnée, votre gorge est sans doute sèche, vos mains moites. Vous êtes en pleine attaque panique et même si l’on vous annonçait que vous veniez de gagner le gros lot au Loto, rien n’y changerait.
Bien(mal)venue au club de l’amaxophobie
Cette fois, plus l’ombre d’un doute, vous êtes amaxophobe. Ce nom barbare signifie simplement que vous avez peur de conduire. L’amaxophobie peut surgir bien avant de s’inscrire dans une auto-école. Mais cette phobie peut également naître de façon inexpliquée après que vous ayez sillonner pendant plusieurs années les routes de France et de Navarre sans encombre. Le psychanalyste Rodolphe Oppenheimer, capable de vous prendre en charge quelle que soit la région où vous habitez grâce à l’invention du smartphone, a remarqué que l’amaxophobie touchait plutôt les filles et les quarantenaires. Pourquoi avoir peur plus fréquemment de l’autoroute plutôt que d’une petite route départementale ? « Parce que l’autoroute représente un chemin de vie duquel on ne peut s’extirper« , commente le psychanalyste, philosophe et écrivain Rodolphe Oppenheimer. Pourquoi l’amaxophobie nous tombe-t-elle parfois dessus ? « Elle est la plupart du temps liée à des problèmes de couple« , note le spécialiste.
Phobie au volant : réalité virtuelle au tournant
Vous aimeriez lutter contre l’anxiété au volant, et spoiler : ça passe uniquement par une psychanalyse ou la réalité virtuelle. « Inutile de tenter de vous en sortir seul, vous aggraveriez le problème« , précise Rodolphe Oppenheimer. Et puisque vous ne pouvez plus vous déplacer en voiture, c’est le psychanalyste qui vient à vous. Comment ? En vous bigophonant pendant que vous êtes au volant, pardi. C’est à ce moment précis que le travail commence : 10 mètres en voiture, 15 mètres le lendemain, un kilomètre au bout d’une semaine… en décrivant le parcours (en kit mains libres) et vos craintes à votre psychanalyste tout ouïe au bout du fil, vous parvenez petit à petit à rouler de plus en plus loin à bord de votre carrosse. « Ce qui est important, c’est que la personne anxieuse et/ou phobique se laisse aller au contact de sa propre peur par une immersion très progressive et ne tente pas de résister. Il s’agit d’une méthode d’apprentissage très utilisé par les pilotes d’avion de chasse ou de ligne afin d’éliminer le stress des situations de vol à des vitesses très importantes et dans des situations anxiogènes. Ces derniers passent de nombreuses heures dans ces simulateurs avant de retourner dans le réel« .
Vous êtiez motivé(e) et vous avez retrouvé une belle sérénité au volant ? Bravo ! Vous voici libre et heureux(se) à bord de votre carrosse : vous sillonnez à nouveau les routes au gré de vos envies. « Il y a des bénéfices à conduire même s’il l’on n’est pas chauffeur de taxi », s’amuse Rodolphe Oppenheimer qui a l’humour de son grand-père Edgar Faure, vous savez l’homme politique et écrivain à ses heures qui a tant marqué la IVeme que la Veme République.
En savoir plus
Rodolphe Oppenheimer
Ses ouvrages
« Peurs, angoisses, phobie par ici la sortie », Editions Marie B
« Se libérer des troubles anxieux par la réalité virtuelle », Editions Eyrolles
« Une vie heureuse et réussie », Editions Marie B
