Ce week-end, se déroulent les journées du patrimoine. Mais pas seulement. Dès aujourd’hui, et jusqu’à dimanche, se déroulent la 11e édition des Parking Day. Vous êtes sûrement comme moi : médusé(e) de n’avoir jamais entendu parler d’une opération internationale qui existe depuis plus d’une décennie et qui se déroule, cette année du moins, dans une soixantaine de villes françaises. Ces jours de parking consistent, pour l’association Dédale qui l’organise, en concertation avec les jeunes écologistes, à organiser des happenings plus ou moins artistiques dans l’espace public en général, et sur les places de parking en plein air en particulier. « Mais on paie nos tickets d’horodateurs » indique Julien Brouillard, porte-parole de l’opération qui n’est sponsorisée par aucun opérateur de parking du type Vinci.

Association Dédale

Au programme de cette fête du créneau : la recréation d’un coin de campagne avec foin à foison sur un emplacement de stationnement, des animations musicales, des sculptures éphémères ou des invitations à se balader à vélo. L’idée, similaire à la journée sans voiture, est évidemment d’inciter les habitants des villes à reprendre en main leur espace et ne plus laisser le champ libre aux transports motorisés individuels. « Compte tenu de la densification urbaine, on est obligés de revoir le système de circulation et de partager l’espace public de la façon la plus agréable possible« . Pour autant – et c’est peut-être pour cela que les Parking Day n’ont pas l’impact qu’ils devraient avoir, malgré les 180 villes dans le monde où ils sont organisés – cette opération nourrit quelques contradictions. S’attaquer aux parkings pour les rendre piétonniers est une manière d’inciter les automobilistes à rouler, plutôt que de laisser reposer leurs montures pour emprunter leur vélo ou leurs baskets. Pour ces jeunes écologistes, les parkings prennent trop de place dans les villes. Soit. Mais les repousser vers les périphéries, ce qu’ils souhaitent, est une manière de repousser le problème en dehors des centres urbains. Résultat : les banlieues, de plus en plus peuplées, s’enlaidissent, s’il est possible qu’elles puissent devenir plus hideuses qu’elles ne sont actuellement. Quant à la pollution générée par ce bannissement hors les villes, elle ne risque pas d’être stoppée nette lorsque la banlieue s’arrête et que le centre urbain commence. L’air ne connaît pas de frontières, ni pour le nuage de Tchernobyl, ni pour les NoX. Les parkings Day restent donc un aimable divertissement et un but de ballade du week-end, mais il convient de les prendre pour ce qu’ils sont : certainement pas une action politique susceptible de faire avancer le schmilblick de l’environnement et de la qualité de vie en ville, autrement plus complexe.