L’actu auto au féminin #1
Chaque semaine, je vais vous concocter une petite revue de l’actu auto. Mais attention, pas question de vous réciter de longs chiffres désincarnés. C’est parti pour une revue avec des paillettes, un grand escalier, un grand boa et la Charlotte au volant’s touch. Cette semaine on attaque en fanfare avec des stars : Elon Musk, l’Alfa Romeo Tonale et une mystérieuse boite noire.
Calme-toi Elon
Le monde virtuel ne lui suffit pas. Elon Musk en veut toujours plus. Alors qu’il vient de mettre 43 milliards de dollars sur la table pour s’offrir Twitter, le milliardaire américain vient d’annoncer la couleur future de Tesla : il vise 2,5 millions de voitures vendues chaque année à partir de 2025. S’il donne ce chiffre, ce n’est pas par hasard puisque c’est pile poil le score du groupe BMW, et même un peu plus que ce que réalise Mercedes. C’est aussi une manière pour lui de rentrer dans le Top 11 des plus grands constructeurs mondiaux, ceux qui pèsent dans le game.
Elon a-t-il les moyens de ses ambitions ?
On a tellement répété pendant 10 ans que ses autos à watts ne se vendraient jamais, qu’on ne va pas, une fois de plus jouer aux Cassandre pessimistes. D’autant que Tesla vient d’annoncer son résultat du premier trimestre de cette année : la boite californienne (qui est en train de déménager au Texas) a gagné 3,3 milliards en trois mois. De quoi calmer les pessimistes. Et inciter les Allemands à se mettre sérieusement au boulot s’ils ne veulent pas se retrouver sur la paille.
Alfa Tonale : la dernière chance ?
Depuis le temps qu’on nous annonce la résurrection de la marque milanaise, on est un peu dubitatif à chaque nouveau modèle présenté. Certes, Alfa Romeo est l’une des marques les plus attachantes de l’histoire de l’auto. Conduire une Alfa vous files automatiquement l’accent italien. N’importe quel modèle de ces 40 ans dernières années donne la banane dès qu’on s’installe au volant. Seulement voilà, après des décennies de déconfitures commerciales et industrielles (on se souvient avec peine du manque de fiabilité de certains modèles, et on a les noms), la marque est à l’agonie. Avec seulement deux autos au catalogue : la formidable Giuilia et le sympathique SUV Stelvio, Alfa ne fait pas le poids, et ses ventes sont au ras des paquerêtes. Mais l’espoir renait avec le lancement, cette semaine, du Tonale. Encore un SUV ? faut bien vivre ma bonne dame puisque 40% des autos vendues sont hautes sur pattes. Mais Alfa rime t-il vraiment avec cammionette ? Pas vraiment, mais on on espère, on patiente, et on attend les chiffres de ventes de ce modèle, plus petit que le Stelvio. Et s’il faut en passer par là pour renflouer les caisses, on ferme les yeux. On espère surtout que le score de cet énième crossover sera suffisamment bon pour que la marque milanaise, désormais dans le giron Stellantis, gagne assez de pognon pour concevoir une nouvelle berline ou un nouveau coupé. Une vraie Alfa, quoi.
Boite noire : inutile et très dispensable
Elle est obligatoire depuis le 1er mai. Elle, c’est une petite boite noire protégée des chocs qui doit équiper toutes les autos neuves. Il s’agit d’un enregistreur de données comme les avions en disposent depuis de décennies. Inutile de hurler à la surveillance forcenée, au « big brother » qui nous flique, les enregistrements restent dans la voiture et la boite (en fait une puce électronique) n’est décryptée qu’àprès un accident.
Mais au fait, la boite noire sert à quoi ? Pour la justice, et les assureurs, c’est un moyen de déterminer le responsable de la collision puisque la boite conserve la vitesse, les freinages et le port de la ceinture 30s avant le choc. Fort bien, mais quel est le gain pour le conducteur ? On a beau chercher, on n’en voit aucun. Logiquement la prime d’assurance devrait baisser puisque la compagnie va voir son boulot facilité, en évitant les trop longues expertises. Mais cette puce va coûter des sous, que le constructeur va répercuter sur le prix de vente de la voiture. Et comme l’un des critères principal du calcul de la prime, c’est justement le prix d’achat de la voiture, on ne risque pas d’en voir le bénéfice.