« Pousse-toi pétasse ». « T’as pas de freins coco ? ». Quand on nous dit qu’il faut être courtois au volant, qu’il faut mettre son clignotant, prendre correctement un rond-point – et mille autres choses encore – on a tendance à trouver ça rébarbatif et inutile. Pourtant, tous nos faits et gestes sont épiés et assimilés. Big Brother est là, à quelques centimètres de nous : sur la banquette arrière de notre auto, nos enfants s’imprègnent, mine de rien, de notre façon de conduire. Même depuis leur siège bébé, nos bambins sont influencés par nos leçons de conduite, mauvaises ou bonnes.
La conduite des parents a valeur d’exemple
Un sondage Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes révèle ainsi que pour plus de six jeunes conducteurs sur dix (65%), leurs parents sont les personnes qui ont le plus influencé leur conduite. Quand on sait que notre comportement au volant déteint directement sur nos enfants, cela nous parle tout à coup beaucoup plus. Notre conduite a valeur d’exemple. Et bien plus encore que celle du moniteur d’auto-école (25%) ou le reste de l’entourage (10%). Tous nos comportements illégaux ou inciviques observés par nos enfants sont – consciemment ou non – intégrés et reproduits. Ainsi, quand les parents conduisent après avoir bu de l’alcool, 37% des jeunes conducteurs reconnaissent avoir déjà recopié ce comportement. Quand les parents n’hésitent pas à prendre le volant en étant très fatigués, 71% des jeunes font de même.
Pour ma part, c’est la façon de conduire de ma maman qui m’a le plus marquée. Lors des départs en vacances, elle était toujours stressée. Malgré moi, j’ai été imprégnée de cette angoisse. J’ai lutté pendant plusieurs années pour rester sereine avant de faire de longs trajets pour, moi-même, transmettre des ondes positives à mes enfants. Au volant, ma mère, toujours ultra vigilante, me disait « J’anticipe pour deux ou trois voitures à la fois ». Toujours sur le qui-vive, elle commentait et anticipait sans arrêt ce que pourraient faire les autres automobilistes. J’ai gardé, à jamais, ses remarques au creux de mon cerveau. En revanche, je ne les révèle jamais à mes enfants. Je me fais la réflexion intérieurement. Et chaque trajet est devenu au fond de moi un enjeu. La peur de l’accident (ou la chance d’y échapper) est très présente en moi.
Les jeunes conducteurs imitent aussi les bons comportements
Evidemment, les bons comportements se transmettent. Ainsi, près de huit jeunes conducteurs sur dix (79%) qui ont vu leurs parents faire des pauses durant un trajet adoptent le même réflexe, tout comme 77% de ceux qui les ont vus renoncer à prendre le volant après avoir trop bu.
Seul l’usage du smartphone au volant ne dépend pas de l’exemple insufflé par les parents. Effet générationnel : 42% des jeunes conducteurs s’en servent même s’ils ont reçu, sur ce point, un exemple irréprochable…
Étude réalisée auprès de 993 jeunes conducteurs âgés de 18 à 25 ans titulaires du permis de conduire, extraits d’un échantillon représentatif de la population française de cette tranche d’âge selon la méthode des quotas, interrogés par internet entre le 18 et le 27 octobre.