D’après une étude Ifop, l’automobile reste sous le joug du sexisme. Que ce soit en compagnie des professionnels de l’automobile ou derrière le volant, 76% des femmes se sentent encore mal considérées. La misogynie crasse semble bien perdurer…

Les femmes toujours victimes de sexisme

Au regard des chiffres révélés dans un récent sondage Ifop sur les femmes et l’automobile, les mécaniciens et autres vendeurs ont encore beaucoup de route à parcourir pour mettre à l’aise leur clientèle féminine. Car aujourd’hui encore, 76% des femmes pensent que leurs garagistes les arnaquent. Et ce ressenti, elles l’ont en un regard ou un sous-entendu mal placé. Plus grave encore, 89% des conductrices estiment que les mécaniciens n’hésitent pas à facturer les réparations ou changement de pièces plus cher, voire sans aucune justification. « J’ai l’impression que les garagistes me prennent pour une cruche », confie une cliente. Un sentiment en hausse de 18 points depuis 2006. Ce qui signifie qu’en l’espace de 15 ans, le joug du sexisme s’est même renforcé et alourdi. 

Incompréhensible lorsque l’on connaît l’importance de la clientèle féminine. Rappelons-le : un conducteur sur deux est une femme. Et elles sont de plus en plus nombreuses à se rendre seules dans les garages pour faire réparer leur auto. « Si je suis accompagnée, ça se passe autrement, note une autre cliente. Le garagiste s’adresse alors plus volontiers à celui qui m’accompagne ». 

Pour autant, les arnaques des garagistes ne sont pas seulement réservées aux filles. Les garçons doivent se montrer vigilants aussi. Le classique des arnaques : les fameuses réparations sans votre accord. Vous laissez le véhicule pour un changement d’huile ou pour une réparation bénigne, et votre mécanicien vous annonce au retour qu’il y avait des réparations du type « vie ou de mort » à effectuer sur un véhicule qui semblait pourtant bien se porter. Enfin, au-delà des préjugés, il convient de souligner que les femmes sont encore sous-représentées, voire quasi absentes, dans les métiers du secteur automobile. À titre d’exemple, en 2017, une étude relevait que moins de 1% des femmes s’intéressait au métier de mécanicienne.

Femmes voiture : les préjugés ont la vie dure

Dans la vie quotidienne, les préjugés restent également bien ancrés, même au 21ème siècle et malgré certaines avancées. L’étude Ifop indique que 67% des Français estiment que les femmes ne conduisent ni mieux ni moins bien que les hommes, et seulement 17% jugent qu’elles sont même meilleures conductrices qu’eux. Cependant, les deux sexes sont globalement d’accord pour dire que les hommes causent en majorité des accidents. Et malgré les 8% d’hommes qui pensent le contraire, les statistiques d’accidentologie sont largement défavorables aux conducteurs masculins : 90% des accidents mortels sont le fait des hommes. Enfin, l’automobile demeure un sujet de tensions au sein des couples : les hommes ont encore du mal à laisser leur carrosse entre les mains de leurs femmes, redoutent leur façon de conduire notamment sur les longs trajets et, globalement, à part pour déposer les enfants à l’école ou faire les courses, ne sont pas très enclins à leur laisser le volant…  

Les femmes et l’automobile : les effets pervers des stéréotypes

Si les femmes s’accommodent et tolèrent les plaisanteries parfois douteuses sur leurs talents de conductrices, c’est parce qu’elles ont suffisamment de répartie pour renvoyer dans leurs cordes ces conducteurs machos… Ces derniers, en agitant les clichés et stéréotypes habituels, tentent de poser les femmes comme incapables de conduire. Une façon consciente ou inconsciente de les garder au foyer et de maintenir leur domination sur l’espace extérieur. Il faut donc en finir avec les vieux clichés du type « Femme au volant, mort au tournant ». Et fort heureusement, ça s’estompe. Il est peut-être temps de prendre enfin le virage vers la parité…