Le féminisme se cache parfois derrière des talons hauts. Et les situations les plus loufoques dans un roman au titre piquant « Le journal d’une Pétasse au volant« .
C’est qu’en effet, depuis toutes ces années à sillonner les routes, moi, Anne-Charlotte Laugier, blogueuse et auteure du Journal d’une Pétasse au volant publié chez Ramsay, j’ai vécu des scènes de vie pas piquées des hannetons.
L’ automobile m’a toujours inspirée. Mes parents m’ont conçue à vitesse grand V dans une voiture. J’ai piqué le bolide de mon père, alors malvoyant, à douze ans. Puis je suis tombée par hasard dans le journalisme automobile, tout en interviewant parallèlement des artistes pour un magazine culturel. Et puisque j’aime écrire des poésies et des romans, l’idée de mettre en scène une fille qui donnerait de l’urticaire aux machos, a rapidement alimenté mon cerveau.
Le personnage de la Pétasse au volant
C’est lorsque je me suis retrouvée passagère d’une fille que je connaissais à peine et qui m’entraînait à travers la ville d’Auxerre en se la pétant au maximum au volant de sa Mini rose bonbon, que m’est tombée tout cru, dans le coeur, le personnage de la Pétasse.
Dès le début du roman, mon héroïne découvre que son mari la trompe alors qu’elle se moquait ouvertement, quelques minutes avant, d’une copine à laquelle il venait d’arriver la même chose. Du coup, elle démarre au quart de tours et n’entend pas sombrer dans l’épaisse déprime : elle fend l’air au volant de son auto pour chercher le vrai prince charmant. Mais avant de trouver l’élu de son coeur qui est loin d’être le cliché attendu, elle va faire quelques sorties de route…
Cette Pétasse se la pète. Et alors ? On a envie de la gifler à chaque page. Et alors ? On réalise vite que c’est aussi une femme vulnérable que la vie n’épargne pas. Du coup, les autres filles aimeraient bien l’avoir en amie ; et les hommes, éventuellement dans leur lit, tant elle dégage un truc charnel, séduisant, fatal, animal.
Extraits du « Journal d’une Pétasse au volant »
« Demi-tour, retour au stand. C’est drôle, enfin ça le serait dans une autre vie que la mienne : la circulation est parfaitement fluide dans l’autre sens. Comme si tout le monde s’était donné le mot pour laisser passer la furie cocue ».
« Me voilà au paradis des bobos, et c’est génial : tout est disponible en vrac. Voilà qui est bon et beau. Moins d’emballages, c’est bon pour la planète. Et il y a des sacs en papier pour caser la lessive en vrac, les pâtes sans gluten en vrac, les céréales pour ma fille en vrac et les croquettes du chat pareil. J’en prends des tonnes. Je repose un sac, me ravise et en reprends. Zut. J’ai collé des croquettes pour chat dans le sachet des céréales. Pas grave. Je mélange bien le tout. Le matou, et l’ado feront pas la différence. Le premier s’en fout et la seconde avale ça au réveil sans être vraiment réveillée ».
« Une entrée, c’est primordiale. Et si t’es en tort et que tu gênes tout le monde, sois désagréable et personne n’osera rien te dire. Au pire, ils prendront un air interloqué et ça s’arrêtera là. Parce que les gens ne savent pas réagir face à ce qu’ils ne connaissent (contrôlent) pas ».
« Descends, je vais te le faire ton créneau ». Il ouvre tellement grand la bouche qu’un essaim entier d’abeilles pourraient y trouver refuge – et pondre un nid entre ses dents. Il sort sa carcasse encore pleine d’acnée de son engin rouillé et me cède la place. Une marche arrière, un coup de volant à droite, puis à gauche. Le jeune type est bluffé quand je lui lance ses clés. « Respect Madame. J’vous emmène boire un verre ? ». Je l’attrape par le menton. « Non merci, c’était juste une B.A, fiston». »
« Un excès de vitesse et le risque d’un comité d’accueil de la maréchaussée ? Il existe quelques plans d’action. On peut tenter le gloss pour se faire une bouche à la Angelina Jolie. Ou jouer les mères éplorées : « Mon petit dernier a fait une crise de péritonite aigüe, il vient d’être transporté à l’hôpital Necker ». En cas d’échec, on peut risquer une ouverture : celle des trois premiers boutons du corsage. En cas de récidive d’échec, assez probable, une seule possibilité : faire une croix sur un mois de shopping pour régler le PV. »
Alors, prêt(e)s à embarquer aux côtés de la Pétasse au volant ?
En attendant, vous pouvez pré-commander le roman ici pour le garder précieusement dans votre boîte à gants !
Le journal d’une pétasse au volant – Ramsay. 128 pages, 16.90 euros
Dans toutes les librairies le 28 Avril 2020.