Certains veulent toujours opposer voiture et bicyclette, comme si on ne pouvait apprécier et défendre les deux. Pourtant, ces deux moyens de locomotion se marient bien ensemble et souvent s’épousent : on sort du coffre de la voiture, un vélo. Et après la période de confinement, seuls les transports en commun seront mis sur la touche puisqu’incapables de répondre à la crise sanitaire. L’automobile et le vélo (électrique notamment), en revanche, seront les solutions respectueuses de l’environnement et des moyens de mobilité essentiels pour le développement économique de la capitale.

Extrait d’engueulade entre vElotafeurs radicaux et bagnolards radicaux pris sur la twittosphère :

« La voiture est incontournable ? Vous verrez, on arrivera bien à vous contourner »

« Tu te croies tout permis à vélo ? Te rappelle le pouvoir de vie ou de mort que j’ai sur ton existence d’usager fragile de la voirie »

Vous allez voir. Vélo et auto vont enfin se marier. Parce que le vélo ne se substituera jamais à une auto. Parce que leur rôle est différent, leurs atouts aussi. Ils se complètent. A eux deux ils font un monde.

Le tandem voiture-vélo

Pourquoi la voiture devrait-elle se substituer au vélo ou vice versa ? En réalité, on a besoin des deux. Lors du déconfinement, la voiture demeurera essentielle : un outil de travail pour certains, un moyen de lien social pour d’autres, une nécessité dans certains territoires (banlieue, province, déplacements extra-urbains). L’opposition voiture contre les autres moyens de mobilité est à mon avis contre-productive à l’heure où il faut trouver des solutions pour construire un environnement plus sain et plus respirable.
 
Paris et les grandes villes : des cas à part
 
La Maire de Paris pense que la grande ville de demain sera intelligente et que la mobilité y sera multimodale. C’est aussi ce que pensent de plus en plus d’entreprises françaises. Selon les chiffres du dernier baromètre 2020 de l’Arval Mobility Observatory, 38% des grandes entreprises françaises (+ de 1000 collaborateurs) utilisent déjà ou ont prévu de mettre en place d’ici 3 ans un « budget mobilité » pour faciliter les déplacements de leurs salariés, avec un montant dédié leur permettant de choisir les modes de mobilité les plus adaptés à leurs besoins.
 
C’est ainsi qu’en Belgique, par exemple, pays en avance par rapport à la France sur les sujets de mobilité, et dans un contexte où Bruxelles se dote de 40 nouveaux kilomètres de pistes cyclables, des entreprises comme Arval proposent déjà à leurs clients des vélos électriques de fonction (même fonctionnement que les voitures de fonction) en alternative à la voiture. C’est ce qui risquerait bien de se produire à Paris : de multiples moyens de mobilités telles que la voiture, la trottinette, le vélo, couplés à un dispositif de télétravail. 

 
L’essor du Vélotaf

Un vélo, un taf. Ca fait le vélotaf. Des salariés qui vont aller bosser à vélo. A Paris, dernière grande capitale européenne encore ouverte aux autos, ça changera évidemment la vie. Adieu les bouchons en voiture, les rames bondées, les heures de pointe. Parfois il pleut. Et on transpire. Qu’importe : le vélotaf serait très addictif d’après les pratiquants. « Quand il pleut, on met un Kway « . Et quand on arrive au boulot, on prévoit une tenue de rechange. Avec l’habitude, le corps s’habituerait à l’effort et on ne transpirerait presque plus. « Pas plus que dans les transports en commun en tout cas ».

Moi qui aime faire du vélo de route ou du VTT, je ne sais pas si le vélotaf ne serait pas trop contraignant pour moi au quotidien. Quand j’avais 20 ans, je me rendais de ma fac de sport à ma fac de Lettres à vélo. Et j’échappais à chaque fois à de nombreux obstacles. J’arrivais transpirante à mes cours et lorsqu’il faisait froid ou qu’il pleuvait, c’était une autre paire de manches. Surtout, il me fallait repasser par chez moi pour partir faire de grosses courses ou aller des voir des amis à plusieurs bornes de la ville. Faire du vélo quotidiennement requiert aussi une bonne forme physique. Un mal de dos ou de genoux et la bicyclette devient impraticable.

Des vélos de fonction à disposition des salariés

Start-up ou grands groupes du CAC 40, de plus en plus d’entreprises équipent leurs locaux de vélos pour le déplacement quotidien des salariés. Le gouvernement a mis en place une réduction d’impôts pour les entreprises mettant gratuitement à disposition une flotte de vélos pour leurs collaborateurs. Une entreprise peut ainsi réduire du montant de son impôt sur les sociétés les coûts investis dans la flotte de vélos, y compris électriques, mais aussi la location et l’entretien dans une limite de 25 %. De leur côté, les salariés peuvent profiter d’une indemnité kilométrique à hauteur de 0,25 euros par kilomètre parcouru. Pour un salarié qui parcourt 5 kilomètres chaque jour domicile-travail aller et retour, cela équivaut en moyenne à 50 euros ajoutés chaque mois sur son salaire.