Incontournable dans l’univers de la moto, Philippe Monneret aujourd’hui spécialisé dans l’initiation, la formation, le perfectionnement et la sécurité à la conduite des motos et scooters, prend la parole au sujet du projet d’une Capitale à 30km/h et 50km/h sur le périph. Petite conversation à bâton rompu.

On décroche le téléphone et on entend une voix affirmée : « Paris ne va quand même pas devenir une ville musée ! ». Philippe Monneret, motard célèbre dans une famille de motards célèbres, ne comprend pas à quelle sauce Anne Hidalgo, maire sortante de Paris et à deux doigts d’être réélue, veut nous manger. « C’est qu’elle n’aime pas non plus les motos et les scooters ! », s’étonne-t-il. « Pourtant, le vélo a ses limites. Et un scooter, c’est bien pratique. Un 125 consomme 2.5l/100km, ne coûte pas cher, notamment en assurance, et ça fluidifie le trafic ! Mais Hidalgo préfère mettre des PV à tours de bras dès qu’on gare un deux roues motorisés sur le trottoir et poursuivre son obsession pour les vélos, seul moyen de locomotion qui trouve grâce à ses yeux ainsi que les transports en commun complètement saturés et à haut risque pour lutter contre le Covid ».
Philippe Monneret cache son énervement derrière sa voix souriante. On l’imagine prêt à faire grimper Anne Hidalgo sur sa moto, derrière lui, pour qu’elle découvre un peu la vraie : « En quoi est-ce une priorité de limiter le périph à 50km/h ? Sachant que ça va générer plus de bouchons, de pollution et d’accidents pour les deux-roues motorisées puisque cette vitesse va augmenter naturellement le phénomène de remontée de files en ville… ».
L’ex vainqueur des 1000km de Paris (1992) s’étonne qu’un seul maire puisque « enquiquiner » 85% de ceux qui veulent venir à la capitale et, par la même occasion, la faire vivre. « Les gens ne viennent pas pour polluer mais pour se déplacer. Qui va faire tourner les boutiques s’il n’y a plus personne ? Je pense qu’Hidalgo devrait songer à relancer l’économie plutôt qu’à nous mettre des bâtons dans les roues pour nous empêcher de nous déplacer ».
Celui que l’on surnomme « Le docteur » raccroche sur un dernier mot : « Quand on aime la moto, on ne vote pas Hidalgo ». On sent que l’ex immense champion, aujourd’hui dans la générosité et la transmission, aimerait bien retrouver, comme des milliers d’automobilistes, un monde plus peinard, où l’on aurait également à nouveau du plaisir à enfourcher une moto pour flâner ou se rendre au boulot.

En savoir plus