Chacun d’entre nous se prend pour le meilleur automobiliste du monde. C’est bien connu : l’enfer sur la route, c’est les autres. Ceux qui ne comprennent rien au code de la route, qui se mettent sur la file de gauche pour tourner à droite, squattent la file du milieu sur l’autoroute et ne savent pas prendre un rond point, c’est eux. Surtout pas nous. Nous, on est parfaits (Comme au boulot ou ailleurs.) On pourrait même donner des cours aux moniteurs d’auto-école dis-donc.

Qui peut critiquer mon style de conduite ? (question très Steevienne du blog LeSociologue que je kiffe)

Radars

1/ Certainement pas les radars, ces impuissants, ces gros délateurs bêtes et méchants et sans discernement qui tombent jamais en panne. Grâce à eux, on perd nos 12 points en une journée s’il le faut. Voire en 1 fraction de secondes. Peuvent-ils pour autant juger de notre bonne ou mauvaise conduite ? Non. Raison numéro 1 : parce que rouler sur l’autoroute à minuit à 140 km/h en Porsche Macan lorsqu’il n’y a pas une souris autour de nous ne fait pas de nous des criminels de la route ni des dangers public. Raison numéro 2 : parce qu’un radar, c’est con. Ca ne voit pas les zigzagues, les coups de patins dangereux, les queues de poissons, les stops grillés. Ni ce malade mental qui nous colle à 2 centimètres à 130km/h sur l’autoroute. Pas plus que les automobilistes qui pointent leur nez une seule fois par an et ont peur de doubler un camion. (D’ailleurs, où sont les révoltés des radars ? (lire ici)). Et qui nous narguent avec leur jeu de carte complet de 12 points au total alors que nous, pauvres salariés, prenons notre voiture tous les jours et sommes 10000000000 de fois plus exposés aux flashs idiots qu’eux.

maman
On est sorti de son ventre et on a bu au même goulot. Notre mère nous voit comme des Dieux de la route. Forcément.

2/ Certainement pas notre mère. D’ailleurs elle nous vénère (Vener parfois aussi – {Je t’aime Steeve{). Pour elle, nous sommes forcément les meilleurs automobilistes de la planète, les kings de la route. On est quand même sorti de son ventre, bu au même goulot notre Yop et elle a vu comme nous étions des êtres extraordinaires au sport, à l’école, avec nos amis. Quoi qu’on fasse de toute façon, nous sommes géniaux. Et si on a dépassé sur une ligne continue, c’est pas de notre faute. C’est la ligne continue qui s’est déplacée sous notre auto. Bref. Notre maman est tout sauf un juge objectif à même de critiquer notre style de conduite. On oublie.

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3/ Certainement pas notre meilleure pote. Déjà qu’on la ramène là où elle veut quand elle veut parce qu’elle n’a ni permis ni bagnole. Elle va pas non plus ramener sa fraise sur notre façon de conduire. Ou alors elle termine vite fait sur le bord de la route en stop. Non mais.

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4/ Certainement pas la marée chaussée. Franchement, messieurs les gendarmes, comment pouvez-vous nous juger en toute impartialité alors que votre hiérarchie vous demande de « faire du chiffre ». C’est pas que vous conduisez vous-même très mal – encore qu’avec votre gyrophare vous avez tendance à vous prendre pour Samy Naceri dans Taxi – mais si vous aviez ne serait-ce qu’un tout petit peu de jugeote, ça se saurait.

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5/ Certainement pas nos gosses. C’est quand même pas du haut de leur 90 cm qu’ils vont la ramener. Déjà qu’ils ne ressemblent à rien avec leur couche, leur hochet et leur arhhe arhhe. Et on en reparle. De plus, c’est pas parce que les bagnoles dans Cars survivent, contrairement à nous, à tous les accidents, qu’il faut nous rabaisser plus bas que terre.

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6/ Certainement pas notre moniteur d’auto-école. Le monsieur ne va tout de même pas se tirer une balle dans le pied en critiquant ce qu’il nous a appris à faire.

7/ Certainement pas les autres automobilistes. Vu la manière dont ils conduisent eux-mêmes, il serait tout de même totalement déplacé qu’ils fassent leur justiciers des routes. Et puis « connasse » ou un doigt d’honneur n’est pas une critique argumentée. Donc ça ne compte pas.

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8/ Peut-être les vaches du bord des routes. Elles en auraient des choses à dire. Mais elles ne peuvent pas parler. Dommage. Car leur « Meuh ! » en dit long.