Les ventes de  grandes berlines sont en chute libre. Elles sont boudées par les automobilistes au profit des SUV et pour tenter d’enrayer le phénomène, Peugeot transforme sa 508. De berline, elle devient coupé quatre portes et lorgne vers le premium. Un pari techniquement réussi. Reste à convaincre les acheteurs, et notamment les entreprises, premières clientes de ce type d’autos.

508

Nouvelle Peugeot 508 : une ligne dynamique pour faire oublier la berline à papa

Ils sont repartis d’une feuille blanche. Les concepteurs de la nouvelle 508, et notamment Gilles Vidal, le patron du design de Peugeot, n’ont gardé aucun élément de l’ancien modèle pour créer la nouvelle auto qui débarque dans les concessions ces jours-ci. Seule référence autorisée : la fameuse 504 des années 70 et 80. Mais l’hommage est discret et se signale par les trois chiffres 508 apposé à même la carrosserie. Pour le reste, tout est nouveau, comme cette face avant agressive et ses feux de jours verticaux. De profil, la nouvelle auto tente le pari du coupé avec les ingrédients du genre : une chute de toit très prononcée et l’absence d’encadrement pour les quatre vitres de l’habitacle.

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Un habitacle premium

En ouvrant les portes de cette berline coupée, les habitués de la marque seront en terre connue. Le fameux I-Cockpit maison, déjà à l’œuvre sur les autres modèles de la gamme est ici aussi à la manœuvre avec son instrumentation 100% numérique et son écran de 8 ou 10 pouces selon le niveau de finition. Plus étirée et remise au goût du jour technologique du moment, cette planche de bord louche vers le premium. Avec une qualité de fabrication aussi aboutie que celle de Volkswagen, et presque aussi qualitative que celle d’Audi. L’habitabilité est très honorable même si le coffre a perdu 30L de contenance par rapport à la précédente génération et qu’aux places arrières, les grands gabarits risquent de frôler le plafond, design de coupé oblige.

Le « toucher de route », spécialité maison

S’il est un domaine ou les autos du groupe PSA ont toujours excellé, c’est dans ce savant mélange entre confort et tenue de route. Dans ce domaine, la nouvelle 508 frise la perfection, appuyée sur la plateforme qu’elle partage avec les 3008 et 5008. Plus basse et plus légère que les deux grands SUV, elle fait forcément mieux qu’eux, contrôlant d’avantage son roulis et faisant preuve de plus de dynamisme. D’autant que la berline-coupé dispose d’une suspension adaptative. De quoi exploiter sans contraintes les cinq moteurs disponibles (3 diesel et 2 essence). Pour coiffer la gamme, la 508 s’offre le bloc essence 1.6 PureTech de 225ch, alors que sa devancière se limitait à une version de 165ch. Encore une montée en gamme destinée à taquiner les modèles allemands.

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Des atouts pour séduire le marché

Si Peugeot est optimiste et espère réaliser entre 15 000 et 20 000 ventes en France dès l’année prochaine, le pari de la 508 n’est pas gagné pour autant. La marque espère distribuer 40% de ses modèles auprès des particuliers, alors que le segment s’adresse aux entreprises à hauteur de 80%. Un segment d’ailleurs très encombré par les constructeurs allemands, ou la Volksvagen Arteon (première cible de Peugeot) se dispute les clients avec les plus prestigieuses Audi A5 Sportback et BMW Serie 4 Grancoupé. Côté tarifs, la 508 est un peu moins chère que ses concurrentes puisqu’elle s’affiche entre 34 600 à 48 750 euros. Un avantage doublé d’un autre atout : elle est mieux équipée de série que ses rivales, quelle que soit le niveau de finition choisi.