Parfois, un rien me transporte et me transforme. Il suffit de me présenter une calandre à 7 ouvertures verticales et me voilà dans la peau de Calamity Jane. Il faut dire que la face avant du nouveau Jeep Cherokee, on la retrouve déjà sur la première Willys de 1941 (tout juste, celle du débarquement en Normandie, entre autres faits d’armes). Et elle fleure bon le chewing-gum et la Libération, l’Amérique quoi. Tout comme son nom, qui vous a un petit air de chevauchée dans l’Ouest, d’indiens mal lunés, de saloons mal famés, de cowboys mal fagotés et de whisky frelaté.
Nouveau Jeep Cherokee : moins cher et plus gros moteur
Normalement, une allure et un patronyme comme ceux-là, devraient cartonner au box office des montures à moteur. Et c’est le cas, là-bas, aux USA. Chez nous, depuis son apparition en 2014, ca va moyen, moyen pour le Cherokee. Un peu plus de 600 exemplaires seulement de ce SUV à la sauce Yankee ont trouvé cavalier. Mais chez Jeep, on en a essuyé d’autres. Trop cher ? Hop, la marque (qui a dorénavant sa place dans le giron Fiat), baisse son entrée de gamme de 4 000 euros. Voilà le Jeep affiché à 30 000 euros avec son petit diesel de 140ch.
D’autres trouvaient que son moteur haut de gamme ne l’était pas assez ? Hop, escamoté le 2l de 170 ch. Il est remplacé par un tout nouveau et tout beau. C’est un 2.2l diesel de 185 ou 200ch, au choix. Aussi bien que le Land Rover Discovery que j’avais testé en Islande. Des chiffres qui suffisent à Charlottauvolant pour grimper en selle.
En l’occurrence des sièges super confort dans une auto qui ne l’est pas moins, pour une desperate cow girl comme moi, habituée aux chevauchées à la dure. En plus, ce nouveau moteur est aussi silencieux qu’un vieux sachem taiseux. Même à bonne allure, le bloc laisse à peine entendre son souffle. Ce n’est pas de son fait, d’ailleurs, mais de celui des concepteurs de l’auto qui l’ont insonorisée comme jamais et collé un pare-brise hyper épais qui filtre tous les bruits extérieurs.
Pas plus de 7 litres/100km pour le nouveau Jeep Cherokee
De la puissance à revendre, une boîte auto à 9 rapports (la seule disponible avec ce moteur), un poids d’enclume (près de deux tonnes) ? J’en vois d’ici qui murmurent et maugréent, qui se disent que ça doit consommer un max, un chariot de pionniers comme ça. Ils se fourrent le calumet dans l’œil. Car le nouveau bloc, donné pour 5,7l (un pur fantasme évidemment) ne consomme pas plus de 7 petits litres sur une vraie route dans la vraie vie. Et pas au trot, foi de Calamity, mais au grand galop. Et dans le plus grand confort encore. Tant que le bitume est d’un doux billard en tous cas. Car sur les surfaces un poil dégradées, il tressaute comme un poney. C’est qu’il s’agit de ne pas oublier qu’un est à bord d’un SUV, pas d’une berline des grandes plaines.
Confort moderne d’un SUV moderne dans le Cherokee
Un SUV qui ne se prive pas pour autant d’afficher tout le confort moderne avec les équipements qui vont bien et une qualité d’assemblage qui ne craint rien. Ou pas grand monde. Évidemment, ses géniteurs prétendent que Jeep est dorénavant une marque premium, au même titre que BMW, Audi ou Volvo. Ce n’est pas encore tout à fait ça. Mais pour se faire pardonner, le Cherokee, en classe super-équipée, et avec le tout nouveau moteur en 185ch (le 200ch n’étant absolument pas nécessaire), s’affiche à 43 750 euros. Et même en ajoutant les 900 euros de malus que réclame son bloc cracheur de C02, c’est moins que les copains allemands Audi Q5 ou suédois Volvo XC60. Avec un niveau de qualité à peine un poil en dessous. Alors en selle.
Fiche technique
Jeep Cherokee Longitude Executive : 43 750 euros
Moteur 4 cylindres diesel 2.2l de 185ch
Couple : 440Nm
150g de C02/km (malus 900 euros)
Poids : 1875kg